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Au petit matin, je sors dans les champs, la chaleur me surprend.
Les arbres fruitiers sont en train de débourrer pour peut être leur seconde floraison de l’année.
Ce début novembre a des allures de printemps trop hâtif ou trop tardif, je ne sais plus très bien.
Sur le fond, le printemps ne s’est jamais réellement déclaré, terrorisé qu’il était par l’été.


Les légumes ont désormais la saveur de ce que la nature leur a fait vivre.
Les verdures grandissent vite, elles sont vives et addictives y compris pour tous les ravageurs qui s’y régalent.
Le froid n’ayant pas encore sévi, cela fait la part belle aux pucerons, papillons et chenilles.


Les racines, elles, sont courtes, les goûts sont plus marqués, les saveurs plus poivrées.
Malgré les paillages, binages, les sols sont croûtés par les trop fortes chaleurs et ne permettent presque aucune profondeur.


Cette année m’aura déboussolée. La saisonnalité s’y est effacée. Quoi faire de cette saison en déraison ?
C’est à dire, par ces températures, qui dois-je finalement élever ?
Les poivrons et aubergines tout enorgueillis de pouvoir exhiber leurs couleurs ailleurs que sous la torpeur ?
Les navets et radis trop feuillus et tout rabougris, étonnés de devoir pousser sous des températures aussi élevées ?


Ou bien les clients eux-mêmes pour leur expliquer que la nature a ses raisons qui ignorent la saison.. ?
En attendant d’y penser, je vais quitter mes champs quelque temps, chercher des ressources nécessaires pour terminer cette année de galère.