[ Mon Omnivore 3/4 ]
L’échange sur la scène Grand-Angle ce lundi sur le thème : « Chefs/Producteurs, le maillage fort » était cité par Konbini parmi Les 7 choses à ne (surtout) pas manquer au festival culinaire Omnivore.
Autant vous dire que nous avions la pression.

Forcément, c’était encore une fois un honneur pour moi d’y être conviée aux côtés de la grande Celia Tunc du Collège Culinaire de France et de Florent Piard du restaurant Les Résistants pour mettre en lumière la nécessité de renforcer ce lien, mais aussi montrer l’échange vertueux de cette relation.Sylvie Berkowicz en fut la cheffe d’orchestre avertie et donna brillamment le tempo aux intervenants.

La relation chef/producteur est sans aucun doute la pierre angulaire pour un monde gastronomique plus durable et ce qui est ressorti de toutes les bouches, c’est qu’elle se doit avant tout d’être humaine. Dans un contexte sociétal où l’argent est omniprésent, il est bon de remettre l’Humain au centre. Tout ne se vend pas, tout ne s’achète pas, travailler ensemble c’est d’abord établir une relation de confiance, où chacun y trouvera une autre richesse.
Il faut aussi accepter que tout le monde ne peut pas travailler avec tout le monde, pour une raison simple, c’est que nous avons tous des caractères différents et qu’ils ne sont pas toujours compatibles. D’ailleurs, comme je le disais « Je ne suis pas un fournisseur, je ne fournis rien. Si vous voulez un fournisseur, il faut aller en centrale d’achat. Moi, je propose les légumes que j’ai élevés et ce n’est pas pareil. »En effet, nous, producteurs, artisans, connaissons nos produits par coeur, et sommes à même de conseiller au mieux nos chefs pour leur faire gagner un temps précieux en cuisine.
Aujourd’hui, choisir son producteur n’aura jamais été aussi lourd de sens et je ne peux qu’être d’accord avec Florent quand il rappelle : « lorsqu’on met quelque chose dans l’assiette, c’est un engagement politique, un engagement sociétal et il faut en avoir conscience »Maintenant, comme l’a très justement rappelé Célia, cette confiance ne peut exister que dans le respect de chacun, et le respect commence d’abord par des règlements de facture en temps et en heure. C’est bien connu, les bons comptes font les bons amis.
Au terme de cet échange, j’espère que nous avons réussi à transmettre que, sur ce lien chefs/producteurs qui nous nourrit, parce qu’il fait grandir et les uns et les autres, repose une cuisine plus respectueuse de la nature et des Hommes.Voici venue pour moi la fin d’un marathon de 2jours « omnivoral ».
Je n’ai malheureusement pas pu rencontrer toutes celles et ceux que je souhaitais rencontrer, ni échanger avec toutes celles et ceux avec qui je souhaitais échanger, mais le temps est une mesure incompressible qui file définitivement trop vite. Je suis heureuse d’avoir tout de même pu revoir mes amis du CCF. Cela me remet toujours du baume au cœur de vous revoir, les amis !
Ces 2 jours furent intenses pour la maraîchère que je suis, plus habituée au calme des champs, mais défendre nos idées et nos engagements devient une priorité, si nous voulons que ce « monde d’après » ressemble moins à celui d’avant.Voltaire disait déjà au XVIIIeme siècle : « on a trouvé, en bonne politique, le secret de faire mourir de faim ceux qui, en cultivant la terre, font vivre les autres. », il est temps de redonner la voix à ceux-là.