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Ce qui devait arriver arrive.
Je suis obligée de fermer momentanément la Ferme.

Ma vie m’a appris à toujours être forte, du moins à le paraître, à masquer mes faiblesses et mes doutes, à juste suivre ma route quoi qu’il m’en coûte. Mais à tout garder en soi, on mène parfois des combats perdus d’avance.

Peut être que j’ai eu tort de ne pas dire à quel point cet été fût dramatique pour moi, à quel point ici nous fûmes tous ébranlés par les graves soucis de santé de Stéphanie, puis des miens.
J’ai remis à plus tard ce qui devait être fait à la Ferme pour pallier à l’urgence de la situation. 
Être là où il fallait être.

Je pensais pouvoir rattraper ce temps, mettre les bouchées doubles en quelque sorte pour mieux repartir, mais la saison en a décidé autrement, ne me laissant aucun répit. Cette saison, je l’ai subie, j’ai accumulé les coups durs et les déceptions en tout genre.
Aujourd’hui, c’est d’une voix très lointaine que j’entends mon écho.

Désormais, il me faut impérativement prendre le temps de remettre les choses en place pour préparer le printemps, même s’il va me falloir passer ce laps de temps sans aucune rentrée d’argent et donc sans salaire. 
C’est d’autant plus frustrant que je sais que les légumes sont là, dans les champs, mais tout n’est pas perdu, ils gagneront en maturité. 
Tout n’est pas perdu, non tout n’est pas perdu…