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Alors que l’automne s’estompe avec pudeur, l’hiver nous invite en douceur à ne pas stratifier nos cœurs.
On pourrait penser cette saison « morte », je n’en connais pas de plus forte.

Les premières gelées viennent nous heurter, sous l’effet du givre et de la glace, feuilles et fanes fléchissent en surface.
Les racines ont la part belle, elles mènent avec audace une lutte souterraine pour l’espace. L’espace, non pas comme un vide à combler, ou une absence à prendre, mais comme un lieu à habiter et une place à rendre.

Chaque année la puissance de cette vitalité en dormance nous berce de l’espérance d’un printemps en latence. En s’engouffrant sous la terre, cette racine arrive aux pieds de l’hiver dans un combat solitaire.
A l’heure de la récolte des patates douces, je me dis qu’elles sont de celles qui me relient le plus au réel, qu’il n’y a pas de temps plus mûri que celui qu’on a pris, ni de force plus loin de faiblir que celle qui semble dormir.