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🕊 Mémé,

Avant d’écrire ces quelques lignes, Je n’avais pas vraiment réalisé à quel point il fallait du courage pour être toi. La Seconde Guerre, une enfance à l’école ménagère que tu as dû arrêter pour t’occuper de ta mère. Je ne te connaissais aucune rancune envers la vie, toujours tranquille, toujours gentille.

Je garde la saveur des Knepfle et des vol-au-vent que tu préparais si brillamment, l’odeur de l’humus de nos balades en forêt en quête de pissenlits, la joie de nos après-midis Rummy. Ne jamais se fier aux apparences. Fluette, femme de mineur de fond, tu avais la force discrète de ceux qui ont trop lutté pour oublier que les plus grands combats se livrent à l’intérieur de soi.

Tu étais si frêle, mais jamais faible.

Tu as connu la guerre, remporté la tienne, convaincu le cancer de faire marche arrière et quand il a réapparu, tu n’as pas tremblé. Forte, de l’aurore au crépuscule, lorsque le médecin t’a dit qu’il n’était plus temps, tu as répondu : je comprends. Paisiblement.

Pourtant, en ce début d’année, ton souffle a cessé. Sans bruit, mais pas sans douleur, tu es partie. Le courage d’être toi. Une dernière fois.. Mémé, sois certaine, tu ne disparaîtras pas, car même si chacun porte son destin, ton prénom seconde le mien. Plus que ma grand-mère, tu étais aussi ma marraine, Mémé, sois sereine, toujours tu me guideras.

Je t’embrasse ♥️